Jean Vogel paysan producteur
Au sommet du col de Saâles
Juillet 1983, la presse annonce des visites d'exploitation et de parcelles d'essai de plantes médicinales et de petits fruits.
J'y rencontre Michel Thouvenin, son charisme fera le reste, Le pécule, versé par l'ONG qui m'emploie, me permet d'acquérir quelques ares de terrain et de mettre en place une parcelle expérimentale.
Pendant dix ans, un grand nombre de plantes médicinales et de petits fruits vont être testés, de la sauge à la gentiane, du noisetier à la mûroise en passant par l'alisier et le bluet des Vosges.
Saâles, c'est l'air pur, le calme, les grands espaces, une vue fantastique sur la ligne bleue des Vosges,
Mais c'est aussi le sommet d'un col et 550m dans les Vosges, cela correspond à 1000m dans les Alpes et près de 1400m dans les Pyrénées du fait de la latitude,
Les vieux racontaient avec ravissement l'histoire suivante. Lors de l'arrivée des premiers conseillers agricoles après la seconde guerre mondiale, ceux-ci élaborèrent d'ambitieux projets de développement agricole. Les paysans les écoutèrent avec respect et sagesse, Et puis un jour, l'un d'eux prit la parole, Il déclara le plus simplement du monde que les paysans de la montagne n'étaient pas plus bêtes que ceux du piémont alsacien qui cultivaient la vigne, Si celle-ci avait poussé à Saâles, il l'aurait cultivée depuis longtemps.
L'homme ne peut lutter contre le climat. À Saâles, comme en Écosse, en Irlande ou en Suède, le climat et la présence de sols pauvres mais bien arrosés conduisent à décliner l'agriculture en triptyque : l'herbe (avec l'élevage laitier et la viande), la pomme de terre et le seigle.
Il était donc pour moi capital, alors que les références manquaient complètement, de déterminer quels petits fruits ou quelles plantes étaient susceptibles d'assurer une production régulière et une rentabilité économique. Il me fallait également identifier de nouvelles techniques culturales permettant d'optimiser tant la production que le temps et les conditions de travail.
Au ministère de la coopération, mes supérieurs hiérarchiques me voient quitter l'honorable institution non sans une certaine satisfaction, (lire « l'Afrique qui réussit, vie et combat d'un leader paysan guinéen », par Moussa Para Diallo et Jean Vogel- Ed, Syros),
Je débarque à Saâles début janvier par un froid sibérien.
Mi-1994, mon dossier d'installation est validé, je deviens professionnellement un paysan producteur de petits fruits.
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